- muse
- Muse, Tantost est nom f. gen. et signifie ores, ce que les Latins appellent Musa, prins du Grec {{t=g}}mousa,{{/t}} qui signifie ou Chant, selon Orphée en ses hymnes, quasi {{t=g}}mélêsa,{{/t}} ou Contuberne, quasi {{t=g}}homoiousa,{{/t}} à cause de la connexité des neuf Muses, qui representent la circularité des disciplines, ou Enqueste, comme derivé du verbe {{t=g}}maiomai{{/t}} qui signifie enquerir, ce que fait aussi {{t=g}}môsthai,{{/t}} dont aucuns estiment le mot {{t=g}}mousa{{/t}} estre prins, par ce que les sçavoirs s'apprehendent par Enquerir. Et ores la mine du Cerf tenant le rut quand il part de fleurer la nature de la Biche. Ainsi Jaques du Fouillous inscrit le 17. chapitre de sa venerie, du Rut et Muse des Cerfs. Et en iceluy dit en ces mots, C'est un plaisir de les veoir rere et faire leur Muse, par ce que quand ils sentent la nature de la Biche, ils levent le nez en l'air, regardans en hault pour remercier nature de leur avoir donné tel plaisir. Et peu apres: Lors les jeunes n'estans de son qualibre, luy voyans faire telle mine, se reculeront de luy, et fuyront. Et tantost est verbe, qui vient de ce mot Museau, et signifie s'arrester stupidement à regarder quelque chose, et tarder, comme si vous disiez avoir et tenir le museau tourné et fiché à regarder quelque chose, et en ce faisant s'arrester et tarder. Selon ce on dit d'un qui tarde, il muse quelque part, Alicubi frustra moram ducit. Et on le fait muser, Morantur leui in re hominem. Car ce verbe cy importe sotise en celuy qui muse, et neantise en la chose qui l'amuse. Et s'amuser à quelque chose, Frustra rei alicui haerere.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.